Aéroports: la Cour des comptes révèle un surcoût des dépenses de 2 MMDH







Dans son rapport au titre de 2016 et 2017 publié hier, la Cour des comptes a relevé que la conception et la gestion des aéroports ne respectaient pas le schéma directeur. Résultat: une gabegie estimée à 2 milliards de dirhams et des installations aéroportuaires défectueuses, sous-utilisées et inadaptées. Les détails.  
Le département de Driss Jettou a dressé un tableau inquiétant de la situation des aéroports au Maroc. Pour commencer, la Cour des comptes avance que l’ONDA ne dispose pas de système de pilotage dédié au suivi des décisions planifiées au niveau du schéma directeur. En effet, à défaut d’actualisation des données prévisionnelles relatives au trafic, l’ONDA s’est trouvé dans des situations de saturation prolongée des capacités de certains aérogares.
L’ONDA a également fait preuve d’improvisation en ce qui concerne la constitution des réserves foncières nécessaires aux développements aéroportuaires. «Il a été constaté que le lancement de la procédure de constitution de la réserve foncière ne s’enclenche qu’à l’approche, voire concomitamment, de l’initiation des projets les concernant. Il en découle un recours fréquent par l’ONDA aux voies de fait à travers l’occupation illégale des parcelles de terrains entrant dans l’emprise des plates-formes aéroportuaires objet des projets d’investissement», souligne le rapport.
Une gabegie de 2 milliards de dirhams
L’autre constat du rapport est irréfutable: l’ONDA a dû renoncer à la conception initiale de certains aéroports sous prétexte que le concept architectural retenu initialement s’est avéré inapproprié. Résultat: quatre projets sur un total de sept examinés, ont connu un  dépassement du budget qui leur était alloué, engendrant un surcoût global de plus de 2 MMDH.
Cependant, malgré les investissements consentis, les installations aéroportuaires réalisées par l’ONDA durant les dernières années, a souvent révélé leur sous-utilisation. Cette situation dénote, dans la majorité des cas, des installations surdimensionnées par rapport aux besoins réels d’accueil. Pire, les aérogares de certains aéroports pâtissent d’une dégradation visible sur le plan esthétique. Cela est dû à plusieurs facteurs, notamment, le dépassement de la capacité d’accueil et la faible maintenance ou encore à des considérations sécuritaires. L’interdiction d’accès à l’enceinte, appliquée aux accompagnantes suite au renforcement des mesures de sécurité, n’a pas été accompagnée par des mesures suffisantes permettant de garantir des conditions adaptées d’attente.
Manque de vision économique
D’un point de vue purement économique, le rapport de la Cour des comptes a relevé une insuffisance en matière d’évaluation de l’opportunité économique et financière des projets aéroportuaires. À l’exception du programme de développement des infrastructures aéroportuaires, inscrit dans le plan stratégique 2008-2012, l’ONDA n’a pas procédé à l’évaluation de l’opportunité économique et financière des projets aéroportuaires réalisés.
La non intégration de la dimension environnementale lors de la réalisation des projets aéroportuaires contrairement aux exigences de la loi n°12.03, relative aux études d’impact sur l’environnement, la quasi-totalité des projets aéroportuaires n’ont pas fait l’objet, préalablement à leur réalisation, d’une étude d’impact environnemental.
 
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