Après un “acte VI” qui a peu mobilisé et au milieu des fêtes de fin d’année, le septième week-end de mobilisation des “gilets jaunes” démarre timidement samedi alors que des rassemblements sont prévus notamment à Paris, Marseille, Lyon, Toulouse ou encore Bordeaux.
Le mouvement, qui dure depuis un mois et demi, a largement décru ces dernières semaines: 38.600 manifestants en France le 22 décembre, contre 66.000 une semaine plus tôt et 282.000 pour la première journée de mobilisation le 17 novembre, d’après les chiffres du gouvernement.
Mais pour une grande partie du mouvement, cette baisse est due aux fêtes avant une reprise très forte en janvier.
“Il faut que tout le monde comprenne qu’on a décidé de ne pas arrêter. Le mouvement n’est pas éteint”, a déclaré à l’AFP Thierry, 51 ans, carrossier à Rive-de-Gier (Loire), qui dénonce une répartition très inégale des “richesses” de la France.
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Monica Piazza de Valence, 22 ans, affirme elle-aussi se battre pour l’égalité: “Nous ne sommes pas contre les taxes, les impôts… Mais ce n’est pas possible, au bout d’un moment, que ce soit toujours les mêmes qui payent et que tout soit augmenté pour nous”.
À Marseille, pour le premier rassemblement de la journée dans une grande ville, quelques centaines de manifestants, entourés de grappes de ballons jaunes, étaient réunis vers 10H00 porte d’Aix à Marseille, au pied de l’arc de triomphe de la ville.
“On veut retrouver du pouvoir d’achat et avoir notre mot à dire dans les décisions”, a déclaré Priscillia Ludosky, figure du mouvement qui avait lancé la pétition contre la hausse du prix des carburants.
Convaincue que le mouvement va durer en 2019, elle estime que les annonces du gouvernement “ne suffisent pas” et réclame un “référendum sur la mise en place du référendum d’initiative citoyenne, la baisse des taxes sur les produits de première nécessité et la baisse des rentes du gouvernement”.
Dans d’autres villes, les “gilets jaunes” ont choisi de ne pas dévoiler à l’avance leur action pour surprendre les forces de l’ordre notamment.
À Paris, le point de rendez-vous devait être dévoilé dans la matinée : les participants sont invités à venir avec un “gilet jaune dissimulé”, mais aussi “un rouge à lèvres et/ou un bouchon de liège”.
En tout début de matinée, aucun groupe n’était présent sur les Champs-Élysées, mais les forces de l’ordre étaient discrètement déployées le long de l’avenue.
Le réveillon en point de mire
À Bordeaux, où des affrontements ont eu lieu ces dernières semaines, le rassemblement partira de la place de la Bourse mais la destination n’a pas été précisée. Plusieurs sites publics (bibliothèques, musées, jardins…) sont fermés.
La page Facebook “Gilets Jaunes Toulouse” a appelé ses sympathisants à un “Acte VII: Joyeuses fêtes Macron” dans le centre de la ville rose.
Le chef de l’État, qui fait face à une nouvelle affaire Benalla, continue de cristalliser les rancœurs des “gilets jaunes”, dont certains ont tenté jeudi de pénétrer dans le Fort de Brégançon, la résidence d’été des présidents.
En dehors des grandes villes, les actions s’étiolent: quatre échangeurs étaient fermés sur l’A7 et l’A9 et “quelques manifestations” étaient en cours samedi matin, a indiqué Vinci dans un communiqué de presse.
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Cette semaine, les forces de l’ordre ont poursuivi les évacuations de rond-point et d’après une source proche, ceux encore occupés font l’objet d’une “présence symbolique”, avec 2.500 personnes mobilisées ces derniers jours contre 4.000 la semaine précédente.
Certains “gilets jaunes” ont aussi déjà en point de mire la soirée du réveillon. Plusieurs rassemblement sont attendus notamment sur le pont d’Aquitaine à Bordeaux, ou sur les Champs-Elysées à Paris.
La mobilisation a porté un coup aux hôteliers français qui ne feront pas le plein pour le Nouvel An, après un Noël mitigé: les touristes étrangers, surtout ceux au fort pouvoir d’achat, ayant été refroidis par les images des manifestations violentes liées aux gilets jaunes.
Depuis le début du mouvement en novembre, 10 personnes ont été tuées sur des points de blocage et plus de 1.500 manifestants ont été blessés, dont une cinquantaine gravement.
L’Inspection générale de la police nationale (IGPN), la police des polices, a été saisie par la justice de 48 affaires de violences policières présumées lors de manifestations de “gilets jaunes” et de lycéens, a précisé vendredi le ministère de l’Intérieur.
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© Agence France-Presse
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