Le gouvernement espagnol a annoncé, mercredi, que la “formule juridique” pour l’exhumation des restes mortels du dictateur Francisco Franco du Valle de los Caidos sera approuvée lors du Conseil des ministres qui se tiendra vendredi.
La présidence du gouvernement rappelle que le Congrès des députés avait demandé à l’exécutif en mai 2017 l’exhumation du dictateur du Valle des los Caidos où Franco est enterré depuis le 23 novembre de 1975. Cette demande a été approuvée à l’unanimité des députés (198 votes).
Il s’agit d’une modification de la loi sur la mémoire historique qui devra être approuvée par le Congrès des députés en septembre prochain.
La presse locale souligne que l’exécutif a opté pour cette formule pour éviter d’éventuelles poursuites judiciaires de la part de la famille de Franco.
Une fois validée par le parlement, l’examen de la conformité de cette “formule juridique” à la Loi fondamentale espagnole reviendra à la Cour constitutionnelle. Tout recours contre ce texte auprès de ladite juridiction devra émaner du défenseur du peuple ou d’un minimum de 50 députés ou 50 sénateurs, mais pas directement de la famille de Franco.
Lire aussi: Retour sur histoire. Les «Regulares», ces soldats damnés du Rif
Le Parti populaire (PP), par la voix d’un de ses portes-parole, a fait par de son intention de s’abstenir de voter ledit texte, même s’il est d’accord sur l’idée d’exhumer les restes de Franco. Le PP compte introduire un recours contre ce décret-loi, estimant nécessaire de justifier l’urgence de la question.
Une source de Ciudadanos, citée par le quotidien El PAIS, a indiqué que le parti, n’étant pas d’accord avec l’instrument légal choisi par le gouvernement, s’abstiendra lui aussi de voter ce décret-loi. Toutefois, l’abstention de Ciudadanos, qui avait voté en faveur de l’exhumation en 2017, ne bloquera pas le texte au Congrès.
Le débat autour de l’exhumation du dictateur Franco a été dernière une importante hausse des visites du valle de los Callidos, un gigantesque monument de l’époque franquiste, situé dans la vallée de Cuelgamuros, à moins de 50 km au nord-ouest de Madrid.
Sa réalisation a été commandée par le général Franco, chef de l’État espagnol de 1939 à 1975, pour rendre hommage aux combattants nationalistes morts durant la guerre civile espagnole (1936-1939), qui a fini par une victoire des nationalistes.
En 1958, le gouvernement espagnol décida d’en faire un sanctuaire pour l’ensemble des combattants morts de la guerre civile, y compris les combattants républicains. Ainsi, près de trente-cinq mille combattants, principalement des nationalistes mais aussi des républicains, reposent dans la crypte, non loin de la nef centrale où sont situées les sépultures de Francisco Franco et du chef de la Phalange, José Antonio Primo de Rivera.
Le monument reçoit près de 450 000 visiteurs par an.
L’article L’Espagne veut en finir avec l’héritage franquiste
Comments 0