Washington a suspendu aujourd’hui le financement des projets de stabilisation de la coalition internationale en Syrie, tout en essayant de reprendre l’initiative sur la scène internationale en chargeant un diplomate expérimenté de relancer le processus de paix sous l’égide de l’ONU, au point mort.
«Après les contributions de partenaires clés, le secrétaire d’Etat (Mike) Pompeo a autorisé le département d’Etat à réorienter environ 230 millions du fonds de stabilisation pour la Syrie», a indiqué la porte-parole de la diplomatie américaine, Heather Nauert.
Au cours d’une réunion le 12 juillet en marge d’une réunion de l’Otan, M. Pompeo a obtenu des contributions de 300 millions de dollars de plusieurs pays pour les projets de la coalition internationale conduite par les Etats-Unis destinés à stabiliser le nord-est de la Syrie autrefois occupé par le groupe Etat islamique (EI), a précisé Brett McGurk, envoyé spécial du président américain Donald Trump auprès de la coalition, au cours d’une conférence de presse.
Il a cité l’Australie, le Danemark, l’Union européenne, la France, l’Allemagne, l’Italie, la Norvège, Taïwan, ainsi que les Emirats arabes unis et l’Arabie saoudite qui ont annoncé les deux plus grosses contributions pour respectivement 50 et 100 millions de dollars. Les fonds sont destinés aux opérations de déminage et aux services publics essentiels (eau, électricité, etc.) et non à la reconstruction du pays, une entreprise bien plus vaste dont le coût a été évalué à plus de 300 milliards de dollars et qui reste, pour les Occidentaux, liée à un changement de régime.
Pour Mme Nauert, ces nouvelles contributions représentent un “succès” pour Donald Trump qui avait demandé à la communauté internationale de participer davantage aux efforts financiers pour la Syrie. M. Trump a dit en avril qu’il voulait que les soldats américains “quittent” la Syrie, mais les principaux responsables militaires américains ont rapidement déclaré que l’objectif de la mission des Etats-Unis –éradiquer l’EI– n’avait pas changé et que les militaires américains resteraient sur place.
La suspension des versements américains “ne signifie pas un affaiblissement de notre détermination à atteindre nos objectifs stratégiques en Syrie”, a souligné la porte-parole de la diplomatie américaine, précisant qu’elle n’affecte ni l’aide humanitaire ni le financement de la sécurité des zones libérées par la coalition, assurés par le ministère de la Défense. “Nous sommes prêts à rester en Syrie jusqu’à la défaite complète de l’EI et nous restons déterminés à nous assurer du retrait des forces iraniennes et de leurs alliés”, a-t-elle poursuivi.
“Nous avons toujours été très clairs: l’aide internationale pour la reconstruction de la Syrie ne sera pas débloquée tant que nous n’assisterons pas à des progrès irréversibles du processus de Genève, vers une transition politique”, a noté vendredi M. McGurk.
L’article Syrie: Washington retire des fonds mais relance ses efforts de paix
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