Le Maroc célèbre ce dimanche la journée nationale de lutte contre la corruption. L’occasion est tout à fait opportune pour mettre en avant l’effort national dans ce sens et pour évaluer l’apport des mesures prises pour contrer ce fléau qui préoccupe toutes les composantes de la société, affecte l’afflux des investissements étrangers et ébranle la confiance des citoyens à l’endroit de ses administrations publiques.
Signe révélateur de l’engagement et de la mobilisation en vue de renverser la tendance, la toute première réunion du Conseil de gouvernement en 2019 a été consacrée en grande partie au suivi et à l’évaluation des politiques anti-corruption à la lumière du rapport de l’ONUDC sur la mise en oeuvre de la convention des Nations unies contre la corruption, ratifiée par le Maroc en 2007.
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Conscient donc des dangers liés à ce phénomène, tout aussi en matière d’accès aux droits de l’Homme qu’en termes de répercussions économiques et politiques, le Maroc a adopté de multiples mesures visant l’éradication de la corruption, toutes formes confondues, conformément à la volonté exprimée au plus haut sommet de l’Etat de moraliser la vie publique et rétablir la confiance du citoyen en ses institutions.
En effet, décembre dernier, le roi Mohammed VI a nommé Mohamed Bachir Rachdi au poste de président de l’Instance nationale de la probité, de la prévention et de la lutte contre la corruption. Le souverain a, à cette occasion, mis l’accent sur l’importance qu’il ne cesse d’accorder à la lutte contre la corruption sous toutes ses formes, tant au niveau du fonctionnement des administrations et établissements publics et son impact sur les services rendus aux citoyens, qu’au niveau des répercussions négatives de ce fléau sur les différents secteurs de l’économie nationale et sur la réalisation d’un développement durable et équilibré.
Rachdi avait, à cette occasion, évoqué “une nouvelle ère dans la lutte contre la corruption, une ère de changements réels et irréversibles à travers des stratégies effectives et applicables pour lesquelles l’Instance nationale de la probité, de la prévention et de la lutte contre la corruption jouera un rôle d’impulsion, de suivi, et d’évaluation des politiques publiques en la matière”.
La lutte contre la corruption, un fléau qui coûte au Maroc une perte annuelle de 2% de sa croissance économique, a donné des résultats palpables grâce à des réformes concrètes lancées ces dernières années. A la faveur de cette orientation, le nombre des affaires de corruption traitées a quasiment doublé, alors que 31 condamnations judiciaires ont été prononcées depuis le lancement du numéro vert en 2015.
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Dans cette dynamique, le Maroc a gagné 9 places dans le classement mondial de l’indice de perception de la corruption (IPC) de 2017. Classé à la 81ème position sur 180 pays, le Maroc a enregistré un score de 40 points, contre 37 en 2016 (90e).
Devenue une priorité majeure des pouvoirs publics et des citoyens et un facteur déterminant dans la réussite ou non des politiques publiques, la lutte anti-corruption est déployée à travers des programmes nationaux, des réformes juridiques et institutionnelles, outre la stratégie nationale de lutte contre la corruption et la ratification des conventions internationales majeures en la matière.
La stratégie nationale de lutte contre la corruption, lancée un an après la promulgation en 2015 de la loi 113-12 relative à l’Instance nationale de la probité, de la prévention et de la lutte contre la corruption, ambitionne de limiter de façon significative le phénomène à l’horizon 2025.
Cette stratégie décennale entend, entre autres, éliminer les situations incitant au recours à la corruption, améliorer la relation entre l’administration et ses clients ainsi que l’efficacité et la qualité du service public et conforter l’intégrité des affaires et le positionnement du Maroc à l’international.
Il s’agit d’un plan élaboré conformément aux dispositions de la Constitution de 2011, dont l’article 154 insiste sur l’égal accès des citoyennes et citoyens aux services publics, les normes de qualité, de transparence, de reddition des comptes et de responsabilité.
Dans le même souci de consolider l’effort national dans ce sens, il a été procédé en 2017 à la création de la Commission nationale anti-corruption, placée sous l’autorité du Chef du gouvernement. La commission est chargée notamment de la mise en œuvre de la stratégie nationale de lutte contre la corruption, à travers la présentation de propositions et de programmes susceptibles de renforcer la transparence et de diffuser les valeurs de moralisation et de probité au sein des services publics.
La Commission se veut une plateforme pour fédérer les efforts des départements gouvernementaux, des institutions constitutionnelles ainsi que des établissements concernés, de la société civile et du secteur privé.
Si le Maroc a accompli des avancées majeures en matière de lutte contre la corruption, il n’en demeure pas moins qu’un chemin parsemé d’embûches reste à parcourir pour éradiquer ce fléau. La prochaine étape s’annonce celle du maintien de la dynamique réformatrice, du parachèvement de la mise en oeuvre des lois et programmes adoptés en la matière et de l’accélération du traitement des dossiers de corruption dénoncée.
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