Selon El Mundo, les autorités marocaines auraient procédé à un «balayage» des enfants des rues de la ville du détroit à la veille de la Supercoupe opposant le Barça au FC Séville.
En passant près du centre de Tanger, on a tendance à voir des enfants des rues déambuler près des restaurants ou approcher des passants pour demander l’aumône. La plupart d’entre eux viennent à Tanger en provenance de zones très pauvres du Maroc, ayant pour seul but de se faufiler dans les camions qui se dirigent vers l’Europe en bateau ou dans les bus à la frontière avec Sebta. Mais, selon El Mundo, ces enfants disparaissent à chaque fois qu’il y a un événement important dans la ville.
Interrogés par des journalistes d’El Mundo, des serveurs de restaurants et autres Tangérois affirment que la police marocaine aurait «emmené» ces enfants il y a quelques jours.
“Il y a deux nuits, la police marocaine a commencé à emmener ces enfants. Il n’y en a plus beaucoup par ici. C’est sûrement à cause du match de football. Ils les enlèvent des rues pour ne pas déranger les touristes et les fans. Ils font la même chose quand le roi arrive”, confie le serveur de l’un des restaurants.
“Personne ne sait où ils les emmenent. Ils disparaissent pendant quelques jours et ils les ramènent ensuite dans les rues et ils restent livrés à eux même. Ils sont très vulnérables et sans protection”, affirme un autre témoin.
La Supercoupe est également l’occasion pour certains mineurs de tenter d’immigrer clandestinement en Europe, profitant du fait que la police soit préoccupée par la sécurité lors du match.
“J’ai trois clients (garçons mineurs) qui me donnent 3000 euros pour les emmener à Tarifa avec un jet ski”, explique un jeune homme de vingt ans. Ce dernier vit dans la péninsule ibérique et revient fréquemment pour “faire affaire”. Il est à noter que le prix pour quitter le Maroc en jet ski se situe entre 5 000 et 6 000 euros.
Pour rappel, l’ONG “Save the children” avait déclaré qu’au moins 60% des mineurs arrivés en Espagne en 2017 sont de nationalité marocaine.
L’article Les enfants des rues "balayés" de Tanger le temps de la Supercoupe d'Espagne
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