Le blogueur algérien Merzoug Touati, détenu depuis janvier 2017 pour avoir appelé sur son compte Facebook à protester contre la nouvelle loi de Finances, a été condamné, jeudi, à dix ans de prison ferme pour «intelligence avec une puissance étrangère».
Le tribunal criminel de Béjaïa (260 km à l’est d’Alger) a déclaré Touati coupable d’«avoir entretenu avec les agents d’une puissance étrangère des intelligences de nature à nuire à la situation militaire ou diplomatique de l’Algérie ou à ses intérêts économiques essentiels”. Dans ce procès, le Parquet avait requis la prison à perpétuité contre le blogueur.
Son avocat Me Hamaïli, qui avait plaidé l’acquittement, a indiqué que “Merzoug Touati est un blogueur qui n’a fait qu’exercer ses droits garantis par la Constitution. Il est libre de parler avec qui il veut et de dire ce qu’il veut”.
Mercredi, Amnesty International avait souligné que le procès du blogueur algérien ternit un peu plus le bilan de l’Algérie en termes de droits humains.
Dans un communiqué, elle affirme avoir examiné les pièces judiciaires qui répertorient à titre de « preuves » les commentaires publiés par Merzoug Touati avant que son compte Facebook et son site Internet ne soient supprimés. Amnesty a conclu qu’ils ne contenaient ni incitation à la violence ni appel à la haine, et que ses publications entraient dans le cadre de la liberté d’expression en lien avec son travail de journaliste citoyen.
Amnesty International considère Merzoug Touati comme un prisonnier d’opinion, détenu uniquement pour avoir exprimé ses opinions pacifiques.
«Chaque jour que Merzoug Touati passe en prison est un jour de trop et entache un peu plus le bilan de l’Algérie en termes de droits humains. Merzoug Touati incarne les rêves brisés d’une génération dans un pays où la liberté d’expression est régulièrement mise à mal», a déclaré Heba Morayef, directrice régionale pour l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient à Amnesty International.
L’article Un blogueur algérien condamné à 10 ans de prison ferme
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