Des ONG, des défenseurs des droits de l’Homme, des universitaires et des acteurs de la société civile algérienne ont lancé ce week-end un appel pour dénoncer «fermement» les «opérations d’expulsions arbitraires, ciblant des milliers de migrants subsahariens, parmi eux des personnes en extrême vulnérabilité».
«Depuis le début de l’année 2018, une campagne généralisée d’arrestations arbitraires, suivies d’expulsions collectives et massives, a frappé l’ensemble des migrants originaires de l’Afrique subsaharienne, se trouvant sur le territoire national», dénoncent d’emblée les signataires de l’appel.
Ils précisent que «parmi ces migrants figurent des Guinéens, Burkinabés, Béninois, Maliens, Ivoiriens, Sénégalais, Nigérians, Libériens, Camerounais ou Sierra-Léonais, qui sont refoulés aux frontières sans aucune décision de justice et au risque de leurs vies».
Des jeunes étudiants et étudiantes aussi
«C’est la première fois qu’autant d’ONG se sont fédérées sur un sujet commun, celui des migrants, et particulièrement celui des expulsions massives des migrants subsahariens», dénonce Fouad Hassam, membre de la LADDH et un des initiateurs de l’appel dans le journal El Watan.
«Pire, il y avait des jeunes étudiants et étudiantes qui se sont retrouvés à Tamanrasset embarqués comme des criminels, puisque l’immigration est considérée comme étant un acte criminel», précise Hassam au journal.
Plus de 1500 migrants ont été «expulsés» au cours de ces dernières semaines «lors d’opérations entachées d’abus et en flagrantes contradictions avec le droit international et les droits humains», déplorent-ils. Et d’expliquer que «contrairement au discours officiel qui présente ces opérations en ‘rapatriements à titre humanitaire’, les migrants ciblé par cette compagne sont en majorité des travailleurs migrants».
Les signataires de ce texte appellent le gouvernement algérien au «respect de ses engagements contenus au titre des conventions internationales relatives aux droits des travailleurs migrants et aux droits des réfugiés (…) et à mettre en place, en urgence, un cadre légal national en respect des droits des travailleurs migrants et d’une loi d’asile à même de permettre l’accès au statut de réfugié et de leur protection contre toutes formes d’abus ou d’exploitation».
Ils demandent également au gouvernement algérien de «cesser de faire l’amalgame entre la lutte contre le trafic et le terrorisme, respecter les droits des réfugiés et des migrants travailleurs et cesser les opérations d’expulsions collectives des migrants travailleurs et des demandeurs d’asile».
L’article Algérie: des ONG dénoncent l'expulsion de plus de 1500 migrants subsahariens
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